Dans un tout petit peu plus d’un mois, à Eaubonne, se déroulera le 10e Open de France de Plumfoot. En guise d’avant-goût de cet anniversaire, qui promet d’être marquant, France Plumfoot vous propose en exclusivité une interview de son bien cher Président, Ayman Moussa.
Pour commencer, et puisqu’il s’agit d’un Open anniversaire : pourrais-tu nous présenter l’histoire de l’Open de France ?
« L’Open, c’est d’abord LA compétition internationale qui a lieu en France chaque année. Le premier Open s’est déroulé en 2008, il y a donc déjà 10 ans. Il accueillait une quarantaine de personnes, dont quelques Allemands et quelques Hongrois.
Depuis, l’Open de France a bien grandi. Mon premier Open était celui de Canteleu en 2011. Et déjà, en 2012 [N’y voir aucune corrélation, NDLR], la Chine a envoyé une équipe. C’est là le signe que la compétition prenait de l’ampleur. Et de fil en aiguille, nous nous retrouvons aujourd’hui à organiser un Open qui compte plus de 100 participants, venus d’Europe comme d’Asie. »
Qu’est-ce que l’Open de France a de particulier par rapport aux autres compétitions internationales ?
« L’Open est d’abord apprécié dans le monde du fait de son format. Tout comme pour l’interclub, France Plumfoot s’est inspirée de la Coupe Davis. C’est en effet la seule compétition qui se joue en équipe dans les trois formats du plumfoot : triple, double et simple. Chaque année, les étrangers nous expliquent le plaisir qu’ils ont à devoir ainsi varier leur jeu.
De plus, toutes les places y sont jouées et personne ne peut être éliminé de la compétition, contrairement à l’Open de Hongrie. C’est donc une compétition qui s’adresse également aux débutants. Mais, en termes d’organisation, cela implique une logistique très complexe. »
Alors, parlons logistique ! Où en est-on de l’organisation de la compétition ?
« Nous sommes dans les temps ! Tous les problèmes de fond ont été réglés : la date est trouvée, la salle est choisie, tout comme l’hébergement, et les joueurs étrangers ont répondu présents. A vrai dire, nous nous préparons depuis l’été 2017.
Aujourd’hui, il nous reste quelques questions pratiques à régler après la compétition de Dunkerque : l’accueil des étrangers (Hong Kong arrive le jeudi), la préparation de nourriture pour remplir les étagères de la buvette, le montage des 12 terrains ou encore la prise de photos et vidéos… Nous allons avoir besoin de beaucoup de bénévoles. Nous avons une certaine pression, vu le niveau de l’organisation des compétitions à l’étranger, et la manière dont nous y sommes reçus ! »
Et plus personnellement, quels sont tes souvenirs d’Open les plus marquants ?
[Il hésite, rêveur, ne sachant sans doute que choisir entre une piquette flanquée par les chinois, une rouste donnée par les vietnamiens, une leçon des Allemands ou une fessée hongroise …] « Bon, je dirais que mon premier Open m’a beaucoup marqué. Forcément, c’est à ce moment que j’ai réalisé ce qu’était vraiment le Plumfoot.
D’abord, même les joueurs français que je regardais avec des étoiles dans les yeux n’ont pas fait le poids. J’ai aussi vu qu’il y avait plusieurs styles, y compris physiques : les hongrois en surpoids peuvent surpasser des teignes nerveuses, par leur souplesse ou leur technique. Les Allemands ont un style très agressif et crient beaucoup. Les Finlandais ont tous plus de 40 ans, et restent super zen, ils ont des gestes très doux. La première équipe chinoise que j’ai vue, c’était à l’Open d’Allemagne, et c’était stratosphérique : ils servaient en smashant, et parfois, ça sortait de l’autre côté du terrain. »
Alors face à de telles équipes, quelle place y a-t-il pour la France ?
« Depuis quelques compétitions internationales, on s’en sort de façon honorable. On a eu l’argent en double mixte et le bronze en simpe féminin aux dernières coupes d’Europe. On n’est pas à la rue ! Notre problème, c’est la quantité de joueurs de qualité. On a une bonne élite qui commence à se défendre. On a aussi un biais, c’est Antho qui est le seul à vraiment décoller.
En France, on recrute trop tard. A Paris, c’est en moyenne à 20-25 ans, et c’est déjà trop tard pour devenir excellent [les journalistes, de respectivement 24 et 25 ans, rient de bon cœur à ce qu’ils voient comme une bonne blague]. A Marseille ou à Dunkerque c’est mieux, ils recrutent à 10 ou 15 ans. A cet âge, on est plus malléable physiquement et mentalement : on peut prendre les bons réflexes. »
Tu nous parlais des styles des joueurs internationaux. Comment définirais-tu le style français ?
« En France, on n’a pas vraiment de style très affirmé, mais de nombreuses influences. Ainsi, Trang a un style bien à elle car elle est la seule en Europe à avoir été formée au Vietnam. Anthony, lui, est très créatif, cela compense son éventuel manque de puissance ou d’efficacité face à d’autres joueurs de calibre international. C’est plutôt rare à haut niveau. En fait, à un certain niveau de précision et de force, une mécanique implacable se met en place. On le voit pour les chinois et les vietnamiens en simple, il n’y a jamais d’échanges. Leur précision est telle qu’ils n’ont pas besoin d’imagination pour se sortir d’une mauvaise passe. Contrairement, encore aujourd’hui, à Antho. »
Et donc, comment vois-tu les chances de la France à l’Open ?
« Je suis plutôt confiant. Nous testons une nouvelle formation. En 2017, l’équipe était composée d’Antho, Etienne, Justine et moi. Nous avions battu notre record en finissant 5e. Cette année, l’équipe sera composée d’Antho, Etienne, Xavier et moi. Xavier apporte stabilité et une grande sérénité, et il a l’habitude de jouer avec Etienne et moi. Antho est très plastique, et pourra s’adapter sans problème. »
Allez, un petit pronostic !
« C’est compliqué… Bon, déjà avec la présence de la Chine et du Vietnam (même si on est en attente de confirmation), on peut considérer que les deux premières places sont réservées. Ensuite on a au moins deux grosses équipes hongroises. Pareil pour l’Allemagne. Sinon, la première équipe de Hong Kong sera sans doute très forte – mais la dernière fois avec Antho nous leur avions pris un set en double ! On espère prendre notre revanche face à eux. Alors, en pronostic, je dirais qu’on doit finir 8e – et si on finit 7e, champagne ! »
Et pour finir, un mot de la fin pour la communauté française ?
« Ce serait : « VENEZ ! ». Déjà, je suis heureux de voir le nombre de personnes qui seront présentes à l’Open. Pour cette 10e édition, ça me paraît très important. Le succès de l’Open de France ne démord pas alors que nous sommes parmi les seuls – avec les hongrois – à véritablement en organiser un par an. Donc, il faut qu’on montre qu’on est présents, que tout ça n’est pas organisé en vain !
C’est une nouvelle fois l’occasion de retrouver la famille du Plumfoot, et de créer des souvenirs précieux. Et à propos de souvenirs précieux : tenez-vous prêts, je vais bientôt sortir une vidéo qui vaut son pesant de cacahuètes… »
Chers lecteurs, comme nous, vous devez être impatients de venir à l’Open, et surtout de découvrir cette vidéo de découvrir cette vidéo et surtout de venir à l’Open ! Nous vous y attendons nombreux et accompagnés d’un public chauffé à blanc.
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