Après cette longue période d’inactivité, Trang Nguyen, Médaillée de bronze à la Coupe du monde 2019 en simple féminin, met en garde les joueurs français sur une reprise qui peut être dangereuse !
On vous connait, les pratiquants du plumfoot : qui n’est pas prêt à tout pour gagner un match, au-delà de ce qui serait raisonnable pour son corps ? Qui n’est pas prêt à subir d’intenses douleurs musculaires pendant toute une semaine, pour un moment de joie ? C’est ce qu’il faut pour devenir un champion, mais ce n’est pas sans danger.
Que ce soit après une longue période d’inactivité, ou sur un weekend entier dédié à la compétition comme nous avons coutume d’en avoir, il est inévitable que la sur-sollicitation des muscles ou des tendons puisse entraîner des blessures. Et s’il n’y a pas de sport sans blessure, on sait bien qu’à chaque pratique sportive correspond des blessures particulières : pour parler des blessures spécifiques au plumfoot, j’ai donc contacté Dat, jeune kiné du Vietnam, qui a accepté de partager avec moi quelques trucs et astuces… Profitez-en !
Pour commencer, il n’y a pas « un » plumfoot, mais bien « des » plumfoots : les joueurs ont tous des profils différents, qui peuvent entraîner des blessures différentes.
Tout pratiquant se doit d’être souple, avec un système musculaire puissant et des articulations robustes. Mais en simple, double, triple, comme défenseur ou comme attaquant, chacun sa spécialité et ses gestes préférés.
- Les attaquants : les joueurs ont besoin de jambes souples, et de sauter haut pour smasher. Les Européens utilisent souvent des smash de face (face au filet) tandis que les Asiatiques utilisent plus des smash de dos ou « dragons » (filet dans le dos)
Pour eux, les gestes de smashes peuvent corrompre le genou, les ligaments croisés et le ménisque. Les muscles et les tendons derrière la cuisse ou dans le bas du dos peuvent également subir des élongations si la technique de smatch n’est pas au point ou si le corps est dans un état de fatigue. La retombée du saut peut également occasionner des entorses de la cheville.
- Les défenseurs : ils ont besoin de se déplacer très rapidement et de toujours être en position d’attention. Pour les « contreurs » (bien souvent, ils sont aussi les attaquants), qui se trouvent face au filet, il est nécessaire de sauter très haut de façon répétée – un match compte au moins 42 points !
Pour les défenseurs de terrain, les gestes pour sauver le volant dans des situations difficiles peuvent provoquer des entorses de la cheville, et jusqu’à une luxation du genou due au glissement ou à l’étirement des muscles de la cuisse (généralement les ischio-jambiers).
- Et attention ! Les joueurs expérimentés (qui tapent la plume depuis plus de 20 ans) ou les athlètes professionnels peuvent développer des asymétries sur leurs corps : des jambes de tailles inégales, des pieds plus ou moins forts… C’est un facteur de risque supplémentaire, au-delà de la pure esthétique (sur ce sujet, observez par exemple les bras droit et gauche de Nadal au tennis !)
- Attention également pour les bons joueurs qui reviennent au plumfoot après une longue pause. Pensant qu’ils ont toujours le même niveau, la concentration n’est pas toujours au rendez-vous et il devient facile de se blesser.
- Enfin, attention pour les joueurs trop inexpérimentés, qui, pris dans le tourbillon d’un match de folie, peuvent là aussi relâcher la concentration et se blesser.
Alors, comment limiter les blessures ?
- Pour les meilleurs joueurs, en plus de participer régulièrement à des compétitions, il est nécessaire de se concentrer sur le temps consacré à l’entraînement physique avec un plan de leçon spécifique et raisonnable – les conseils d’un coach peuvent ici s’avérer précieux.
- Pour les joueurs intermédiaires, il faut s’entraîner à jouer avec les deux jambes pour améliorer le niveau technique, tout en réduisant la charge sur le pied dominant. L’endurance à l’entraînement doit être travaillée pour bien supporter les compétitions. Il ne faut pas non plus négliger les zones centrales du corps, et tonifier tous les muscles, en particulier les genoux, et la zone des ischio-jambiers.
- Pour les joueurs débutants, il est nécessaire d’apprendre à bien se déplacer avant même de toucher un volant. Gare à votre santé : si vous voulez smasher comme les pros, n’oubliez pas de bien vous échauffer avec les étirements appropriés. Si vous n’avez pas beaucoup de séances d’entraînement de plumfoot, les autres activités sportives peuvent tout à fait aider à renforcer les muscles (natation, vélo etc.).
Tous ces éléments vous aideront à récupérer correctement et plus rapidement lors des compétitions. Rappelez-vous que vous faites du sport pour votre santé et pour votre plaisir, après des heures d’étude ou d’un travail stressant. Facile à dire, moins facile à faire en plein match… mais essentiel !
Contre les blessures, n’oubliez pas ces quelques conseils simples.
- A l’échauffement. Comme son nom l’indique, il a pour but de réchauffer le corps, de le rendre souple, prêt pour l’entraînement et la compétition. Habituellement, cette phase est divisée en 3 parties: échauffemnt physique (10 minutes de jogging), étirement musculaire et quelques exercices de base avec le volant. En complément, il vous faudra trouver les exercices appropriés à vos besoins – genoux, abdos, fessiers… Si vous n’avez pas de coachs, internet peut vous y aider.
- Après l’effort. Détendez-vous ! Veillez bien à étirer vos muscles et appliquez de la glace (environ 10 minutes) pour refroidir votre corps. Il est de plus recommandé de masser les zones les plus sollicitées.
- Et tout au long de l’année, cela doit être complété par une nutrition correcte, pour aider le corps à récupérer et à bien se développer.
Alors, bonne séance !