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CDM 2024 – Simple : implacable Vietnam

Sans appel.

Ayant choisi d’aligner les deux champions du monde en titre, vainqueurs en France en 2019, le Vietnam a survolé les épreuves de simple, ne laissant que des miettes aux adversaires. C’est clair : chez les femmes comme chez les hommes, les Vietnamiens disposent d’une avance considérable sur leurs adversaires et seront à nouveau les grands favoris pour la prochaine édition. Retour sur la journée de simple !

En simple féminin, la championne en titre To Nguyen Pham finit première de sa poule sans grande difficulté. Les choses sérieuses comment en demi-finale, où elle affronte la joueuse hongroise Brigitta Kovacs. Malgré la belle performance de la joueuse magyar, on sent bien qu’ (au moins !) une classe d’écart sépare les deux joueuses et la championne asiatique se défait facilement de sa rivale.

La finale féminine est un remake exact de l’edition précédente, l’occasion pour la joueuse chinoise Li Siwen (李思文) de prendre sa revanche. La finale de 2019 avait donné lieu à une très belle opposition de style, entre une joueuse chinoise extrêmement puissante et une joueuse vietnamienne plus mobile et à l’aise au service. La championne To Nguyen s’était imposée d’une courte marge à l’issue d’un magnifique bras de fer (21-19, 21-18).

Il est peu dire que la finale 2024 n’a pas été du même acabit. Si elle est toujours aussi redoutable en attaque, la joueuse chinoise qui n’est plus dans sa première jeunesse est beaucoup moins mobile qu’il y a cinq ans et peine à se déplacer assez rapidement sur les balles rapides. La championne du monde en titre identifie cette faille dès les premiers points du match et se déchaîne au service. Impériale sur sa mise en jeu, elle marque plus de dix aces par set. Complètement dépassée dans ce secteur du jeu, la joueuse chinoise ne peut faire valoir ses qualités d’attaquante. La finale est finalement une formalité (21-12, 21-10), To Nguyen peut célébrer son deuxième titre mondial consécutif et lancer le Vietnam de la meilleure des manières dans la compétition.

Dans le tableau masculin, les dossards sur la ligne de départ des trois favoris sont légèrement différents qu’en 2019. Pour le Vietnam, le double champion du monde en titre Ho Phuc Sang est évidemment sélectionné et fait office de favori. Idem pour Hong Kong, où la superstar Kevin Or représente à nouveau son pays et compte sur son expérience pour jouer les troubles fêtes. C’est du côté de la Chine qu’on voit du changement : après trois participation consécutives (et un sacre en 2017) Yeu Mai n’est pas sélectionné et laisse sa place à un jeune joueur cantonnais de 22 ans, Guzi Yhin (古志胤). Il nous le dira lui-même plus tard : « place aux jeunes »…

L’Europe, si proche, si loin

Chez les européens, la meilleure chance de médaille se trouve chez les allemands, amenés par l’éternel et légendaire porte drapeau allemand David Zentarra. En poule puis dans le tableau final, il est opposé par deux fois au joueur chinois. Malgré un premier set encourageant remporté en poule, le reste de la confrontation est à sens unique. Plus régulier, plus puissant et bien plus incisif au service, le champion chinois ne fait qu’une bouchée de David.  Côté hongrois, le niveau apparaît en forte baisse par rapport aux éditions précédentes, et les favoris auront défait facilement Zsolt Feher.

Pour cette demi-finale de gala, le champion chinois s’avance sans grande certitude. Son set perdu en poule contre David Zentarra a laissé entrevoir quelques faiblesses sur son pied gauche en réception de service. Ho Phuc Sang prend tout de suite la mesure de ce point faible et pilonne son adversaire au service. Ses mises en jeu sont d’une violence inouïe et perturbent totalement la défense chinoise. Sur les quelques volants renvoyés, le champion du monde s’envole et offre un récital en attaque. Le score est sans appel, le vietnamien se payant même le luxe de tenter quelques dragons pour conclure le set (21-10). Le deuxième set est du même tonneau, une classe d’écart séparant les deux joueurs (21-12).

Sur la lancée de sa demi-finale, Ho Phuc Sang continue de dérouler pour son dernier match. Kévin Or (Hong Kong) est sans solution face à la pression constante mise dans le jeu. Les deux sets sont à sens unique (21-10, 21-14) et le Vietnam peut savourer un troisième titre mondial consécutif.

La fin de journée consacre cette victoire totale du Vietnam. Le drapeau rouge à l’étoile est hissé dans le ciel de Tianjin et l’hymne vietnamien est entonné par deux fois. Jamais dans l’histoire récente un pays n’avait autant dominé l’épreuve de simple dans les deux catégories. Cependant, les choix des joueurs chinois alignés pour la coupe du monde interrogent particulièrement. Chez les femmes, la grande championne Li Siwen désormais âgée de 35 ans et diminuée par une douleur aux genous était elle la meilleure option pour tenter de challenger une To Nguyen si redoutable au service ? Chez les hommes, le jeune joueur de 22 ans avait il un calibre suffisant pour une telle épreuve ?

Deuxième enseignement : au total, l’écart entre l’Europe et l’Asie n’aura jamais semblé aussi important que dans cette discipline du simple. Européens, entrainons nous !

Les drapeaux rangés, les médailles distribuées, il est déjà temps de se projeter vers la prochaine coupe du monde. Qui pourra remettre en cause la suprématie vietnamienne dans cette discipline? Pour la réponse, rendez-vous à Hagen en 2026 ! 

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